Sur les dix derniers cas de rage en France, 9 sont directement ou indirectement liés à une importation illégale depuis un pays où sévit cette maladie contagieuse et mortelle chez l’homme une fois déclarée.
(dernière modification : 2016/04/27)
Rappel des cas précédents.
- Novembre 2007 - Vendée : un chat est contaminé par une chauve-souris à Fontenay-le-Comte. Ce virus rabique est habituellement peu contagieux pour les carnivores domestiques. En 2009, à Idron (64230) le virus rabique est identifié sur une chauve-souris tombée au sol et ayant mordue au pied la propriétaire des lieux. Ce virus est donc présent en France et toute morsure par un chiroptère justifie de la signaler à son médecin.
- Février 2008 - Gers et Seine et Marne : Trois cas de rage dont un directement importé du Maroc.
- Avril 2008 - Var: cas de rage sur un chiot importé de Gambie par la Belgique.
- Mai 2008 - Guyane : Cas humain et mortel de rage.
- Novembre 2008 - Isère : Cas isolé de rage sur un chiot importé du Maroc.
- Aout 2011 - Challans Vendée : Cas isolé de rage sur un chiot importé du Maroc.
- Novembre 2013 - Argenteuil Val d’Oise : cas isolé de rage sur un chaton importé du Maroc.
Mai 2015 - Le Chambon-Feugerolles La Loire : un dernier cas préoccupant !
Sultan un chiot Bull Terrier de 6 mois, illégalement importé des pays de l’Est, a accompagné son maître en Algérie du 21 avril au 7 mai 2015, alors qu’il n’était pas vacciné contre la rage.
Son maitre avait pourtant été informé de cette obligation par un vétérinaire avant son départ.
De retour en France, à Le Chambon-Feugerolles près de Saint-Etienne, le chiot est décédé de la rage dans la nuit du 17 au 18 mai après avoir mordu son propriétaire et le chien d’un voisin.
L’institut Pasteur a confirmé l’origine africaine du virus rabique.
La rage est une zoonose mortelle pour l’homme comme pour le chien. Actuellement, 19 personnes ont été recensées comme potentiellement contaminées. Sur ces 19 personnes, 13 ont pu être traitées de façon préventive alors que 6 autres sont encore recherchées. Pour ces 6 personnes, il s’agit d’une question de vie ou de mort car passé un certain délai, aucun traitement préventif n’est plus possible et si la personne a réellement contracté la maladie, aucun traitement n’est actuellement efficace.
La rage n’est plus en France une maladie uniquement liée aux renards !
Ce cas illustre et souligne l’importance des mesures mises en place en France pour lutter contre la transmission de la rage.
En France, la vaccination antirabique des carnivores domestiques est obligatoire si le chien, le chat ou le furet est amené à sortir du territoire, pour pouvoir y rentrer ensuite. Si la destination dépasse la zone européenne, une sérologie (prise de sang) est obligatoire pour vérifier la bonne réponse de l’animal au vaccin.
Pourquoi mettre sous surveillance les chiens et/ou les chats mordeurs ou griffeurs ?
Si votre chien ou votre chat, vacciné ou non contre la rage, mord quelqu’un, il devra impérativement être mis sous surveillance sanitaire et consulté par un vétérinaire, à trois reprises à une semaine d’intervalle dès le jour de la morsure. En effet, le virus rabique peut être retrouvé dans la salive des chiens et des chats enragés 15 jours avant l’expression des premiers signes cliniques. Une personne peut ainsi être contaminée par un chien tout à fait « normal » et si par malheur, le virus atteint les voies nerveuses, plus aucun traitement ne pourra empêcher une fin dramatique.
Seul un traitement préventif peut dans les 15 jours maximum après la morsure permettre de stopper l’infection rabique. Cette mise sous surveillance apparaît comme la seule mesure pouvant sauver toute personne mordue ou simplement griffée par un animal enragé non symptomatique, en lui permettant de bénéficier d’un traitement préventif dès que l’animal sera reconnu comme étant enragé.
Pourquoi est-il préférable de vacciner son animal contre la rage ?
Tous les chiens et les chats ayant été en contact avec un chien ou un chat déclaré infecté par le virus rabique sont considérés comme « contaminés de rage ». C’est donc le cas de tous les chiens et chats qui ont pu croiser la route de Sultan par exemple depuis son retour d’Algérie. Selon l’article L223-9 du code rural, ils doivent être euthanasiés.
Seuls les propriétaires des chiens et chats identifiés et à jour de leur vaccination antirabique pourront demander une dérogation à l’abattage de leur animal de compagnie.
Pour cela il faut remplir les conditions suivantes :
- L’animal doit être correctement identifié et valablement vacciné contre la rage au moment du contact avec l’animal reconnu enragé. Il doit également être revacciné dans les 48 h qui suivent la confirmation officielle du cas.
- Le propriétaire accepte l’entière responsabilité des conséquences résultant de la conservation de l’animal potentiellement contaminé et s’engage à ne pas s’en dessaisir pendant un an, à le montrer à un vétérinaire sanitaire tous les mois pendant 3 mois, puis 3 mois plus tard. Enfin tout signe anormal doit être rapporté au vétérinaire. Le décès du chien ou du chat, même accidentel, doit lui être immédiatement signalé pour qu’un prélèvement soit réalisé.
- Dans l’hypothèse où le contact a eu lieu avec un chien suspect de rage, la mise sous surveillance sanitaire est la règle en attendant la confirmation du cas. Un chien non vacciné contre la rage au moment du contact ne pourra pas être vacciné pendant cette période et sera donc euthanasié si le cas est confirmé.
Autour du foyer où vivait Sultan, une zone de restriction a été établie. Dans cette zone, seuls les chiens et les chats vaccinés peuvent entrer, sortir ou être promenés sous la surveillance directe de leur propriétaire.
En vaccinant votre chien ou votre chat contre la rage, vous le protégez et vous vous protégez aussi !